Se retirer pour se retrouver

En français la parole retraite assume une triple signification: la retraite évoque le refuge, se retirer dans un lieu loin du monde, en solitude; la retraire comporte une bataille, des blessés, des morts, une défaite. Peut-être que celui qui se retire est conscient de ses propres limites et sait en son for intérieur qu’il doit se reposer, réfléchir avant de décider si poursuivre ou abandonner la bataille. La retraite évoque aussi dans le monde occidental la fin de la vie professionnelle. Dans tous les cas, se retirer implique un éloignement, une distance entre soi et le monde qui nous entoure.

Le désir, parfois le besoin pressant de se retirer loin du tumulte, des obligations familiales, du bruit de la ville, de l’agitation quotidienne, est tout simplement le désir de se retrouver, de se reconnecter avec nos sentiments, émotions, désirs les plus authentiques et profonds.

Mais il arrive que lors d’ une retraite, dans un lieu silencieux et immobile, nous y amenions notre agitation, notre bruit. Il faut un peu de temps pour que le fleuve de nos propres pensées se calme, pour que la clarté s’installe, et que nous soyons capables de laisser aller les problèmes quotidiens, pour que nos émotions, nos pensées les plus enfouies puissent émerger de la profondeur de notre être. C’est à ce moment que la vraie retraite peut commencer, que notre attention va pouvoir se porter de la superficie vers le monde intérieur.

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Ce voyage-confrontation peut être douloureux et difficile; nous entrons en contact avec nous-même, avec notre vérité et nous nous rendons compte que l’agitation extérieure, n’est rien d’autre que le reflet de notre agitation profonde, faite de pensées, de souvenirs et de vieilles blessures. Mais si nous sommes capables d’accueillir avec amour et gentillesse cette agitation, ces blessures, ces anciennes colères et rancœurs, qui continuent de nous blesser, alors l’expérience de la retraite permet de les transformer. L’attention bienveillante, une approche accueillante et sans jugement, comme une mère qui prendrait soin de son enfant, nous accompagnent vers la liberté et la joie intérieures. Nous pouvons finalement reconnaître notre unicité et percevoir notre propre valeur. Nous devenons conscients d’ être une note singulière et joyeuse dans la symphonie de l’Univers.

Pour commencer ce voyage intérieur, nous d’avons pas besoin d’aller à l’autre bout du monde, sur le sommet d’une montagne, au cœur du désert ou bien encore de nous réfugier dans un monastère; la pratique de la retraite peut être quotidienne, quelques minutes de silence suffisent, assis en contact avec notre propre respiration. La pratique quotidienne est un début en douceur avant de s’aventurer vers des pratiques plus longues et plus solitaires. Chaque jour, prenez le temps de vous arrêter, de laisser aller les préoccupations de la journée à venir ou passée. Entrez en contact avec votre cœur et laissez vous bercer par votre respiration, restez seul avec vous-même et découvrez petit à petit, l’émerveillement et la joie d’être ici et maintenant, pour et avec vous-même.

Je vous souhaite une bonne pratique, conscients qu’il y a avec vous d’autres compagnons d’émerveillement qui vibrent légers et en harmonie avec la vie, avec l’Univers.

A chacun son chakra, à chacun sa couleur.

Selon la tradition ayurvédique, les chakras sont des centres d’activité pour la réception, l’assimilation et la transmission de l’énergie vitale. Dans ce système énergétique complexe corps-mental-esprit, les 7 chakras principaux représentent une partie intégrante et active, constituant un puissant instrument de conscience et de développement personnel. Chakra en sanskrit signifie roue et ils sont décrits comme de vortex d’énergie qui influencent l’équilibre psycho-physique de la personne, ce sont des roue de vie. Chaque chakra a sa propre vibration et ensemble ils forment le « pont arc-en-ciel », une voie de communication entre, le corps, le mental et l’esprit, entre la Terre et le Ciel.

Il existe différente manière de prendre soin et d’équilibrer les chakras. Une manière simple et ludique est l’utilisation des couleurs, celles, justement de l’arc-en-ciel. Les couleurs sont des vibrations énergétiques que nos yeux perçoivent et à chaque chakra a sa propre couleur, sa propre vibration.

Les couleurs que nous percevons dans notre environnent intérieur et extérieur, ont un impact sur notre aura, sur notre énergie. En utilisant certaines couleurs, nous pouvons activer, amplifier l’activité du chakra correspondant et ré-équilibrer le flux énergétique entre corps et esprit.

Pour prendre soin de nos chakras en utilisant les couleurs, nous pouvons:

  • Porter des couleurs aux tonalités plus vives et brillantes   quand on ressent le besoin d’insuffler de la vitalité. Les couleurs vives des habits, de l’ameublement, des cristaux, ont le pouvoir de rendre l’humeur plus léger, tout en stimulant le chakra correspondant.
  • La conscience des ses propres états mentaux ou émotifs, permet de choisir les couleurs qui résonnent avec nos intentions. Par exemple, si on souhaite soutenir sa propre énergie et bonne humeur, on peut choisir des couleurs lumineuses et joyeuses; choisir des couleurs sombre tend à abaisser le niveau vibratoire; les couleurs pastels par contre peuvent rassurer et calmer les états plus « agités ».

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Utiliser les couleurs aide a choisir la vibration et la qualité énergétique que l’on souhaite équilibrer.

Rouge: besoin d’équilibre, de contact avec la terre (grouding), correspond Mulhadara chakra, chakra racine.

Orange: besoin d’équilibre dans la vie sexuelle, les émotion et des affects, correspond  Svadhisthana chakra.

Jaune: besoin d’augmenter la confiance en soi, estime de soi, correspond au Manipura chakra, chakra du plexus solaire.

Vert, Rose: besoin d’harmoniser les relations, l’amour bienveillant, la guérison, correspond au Anahata chakra, chakra du cœur.

Azur: besoin de s’exprimer, créer, communiquer de façon claire, correspond au Visuddha chakra, chakra de la gorge.

Indigo: besoin de développer l’intuition, d’avoir une vision profonde ou élargie, correspond au Ajna chakra ou 3éme œil.

Violet ou blanc: besoin de se connecter à la dimension spirituelle, correspond au Sahasrara chakra ou chakra de la couronne.

Les couleurs ont un pouvoir de guérison, de soin et peuvent activer, stimuler ou bien calmer et restaurer l’équilibre psycho-physique de la personne. Il est important de se fier à sa propre intuition et de suivre son propre ressenti pour choisir la couleur qui dans l’ici et maintenant nous fait du bien. On peut aussi fermer les yeux quelques instants, accueillir des respirations un peu plus profondes et laisser affleurer une couleur de manière spontanée.

Les couleurs peuvent être porter sous forme d’habits, d’accessoires ou bien choisis comme ameublement ou linge pour la maison ou le bureau, ils peuvent être mangés sous forme de fruits, légumes ou bien encore observés dans la nature comme les arbres, fleurs, animaux, cristaux ou éléments naturels.

Alors, jouons avec les couleurs, laissons-nous inspirer et respirons- les, vivons les, tout simplement.

L’élaboration du deuil, une aide du shiatsu

Le but de cet article est de mettre en relation la théorie psychologique de l’élaboration de deuil d’Elizabeth Kübler-Ross et la pratique du shiatsu, en particulier du Zen Shiatsu. C’est un exercice qui vise à stimuler une vision ample, à intégrer une approche occidentale avec une approche orientale pour réfléchir à la façon dont vous pouvez soutenir et accompagner une personne qui vit un deuil comme une unité corps-mental-esprit.

Selon la théorie psychologique “classique” définit en 1969 par Elizabeth Kübler-Ross, la personne qui affronte un deuil passe par 5 phases qui, étant des phases e non des stades, peuvent se présenter avec une intensité, une alternance différents. Cette structure nous aide à créer une connexion avec le shiatsu qui fonde son approche sur la médecine traditionnelle chinoise et ses 5 éléments constitutifs.

Phase 1: le déni et l’élément Feu

Lors d’un deuil, la première réaction est le choc, l’incrédulité. L’évènement est dénié, la perte n’est refusée, ne peut être acceptée car elle provoque trop de douleur. Le mouvement de défense représenté par la le déni correspond à l’activation des méridiens du Maitre du Cœur et du Triple Réchauffeur. Ils appartiennent à l’élément Feu, mais c’est un Feu plus intime, différent de celui du Cœur et de l’Intestin Grêle. Leur fonction est la protection. Le Maitre du Cœur atténue, absorbe le choc qui pourrait endommager le Shen, l’intégrité de la personne sur le plan physique, mental et spirituel. Le Triple Réchauffeur est souvent appelé le « thermostat corporel », dans cette phase, son déséquilibre pourrait se manifester comme une sensation d’émotions froides et « congelées » pour éviter une douleur trop intense.

Le travail durant cette phase est délicat, un bon accompagnement pourrait être la remise en mouvement de la circulation, en traitant le Maitre du Cœur qui en médecine traditionnelle chinoise transporte le sang c’est-à-dire les nutriments, l’oxygène mais aussi les émotions et la conscience.

Phase 2 : La colère et l’élément Bois

Alors que la personne prend conscience de la perte, une forte émotion commence à se manifester, la colère. Cette colère peut être violente et apparaître sous forme d’une agressivité intense envers des amis, des parents, mais aussi vers des tiers comme le destin, la société, l’hôpital. Elle peut être aussi plus sourde sans pour autant perdre de sa force quand elle s’exprime contre le défunt, car le sens de culpabilité la couvre, il est difficile de reconnaître sa colère contre celui qui vient de perdre sa vie, nous laissant seul.

Les méridiens de l’élément Bois, Foie et Vésicule Biliaire, peuvent être perçus lors de la évaluation énergétique comme pour témoigner de la présence de la colère, de la perte de sens. Il est important de se rappeler que l’élément Bois et sa saison, le printemps, sont associés à tous les débuts et aux changements – intérieurs ou extérieurs – importants, à la re-naissance. Cette deuxième phase contient donc la possibilité d’une nouvelle direction, d’un regard renouvelé sur le monde et sur sa propre vie.

Le travail sur les méridiens de l’élément Bois peuvent aider à retrouver la flexibilité et la capacité à s’adapter à la nouvelle situation imposée par le deuil.

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Phase 3 : la négociation et l’élément Terre.

Durant cette phase, on recommence à penser au présent et au futur tout en étant conscient que la vie continue sans la personne décédée. La confiance et l’espoir sont les émotions qui soutiennent la personne  au cours de cette phase.

La question qui se pose naturellement « est-ce que je peux y arriver sans lui ou sans elle ? » illustre bien la perte de solidité, de stabilité que le défunt ou la défunte pouvait représenter. Cette perte de sécurité, de soutien peut être mise en relation avec les méridiens de l’élément Terre, Estomac et Rate/pancréas qui ont comme fonction la nourriture physique, émotionnelle et spirituelle, la transformation, l’intellect.

De manière plus spécifique, le méridien de l’Estomac gouverne la pensée rationnelle qui dans cette phase permet de ne pas tomber dans les ruminations, les préoccupations et de structurer sa pensée, de commencer à prendre soin de soi à travers des projets simples et quotidiens. Rate/Pancréas, le méridien « de la douceur » qui permet physiologiquement de transformer le sucre, peut aider à faire apprécier de nouveau la douceur de la vie.

Pendant la séance de shiatsu il pourrait être utile de traiter ces méridiens pour soutenir cette capacité à réintégrer dans sa propre vie la douceur et la possibilité de se projeter dans le futur.

Phase 4 : la dépression et l’élément Eau

Durant cette phase la conscience de la perte est de plus en plus profonde, la douleur émerge à nouveau et l’emporte sur les projets. La tristesse et la nostalgie de ce qui est irrémédiablement perdu prédomine et la douleur peut être très intense, voir insupportable.

L’Eau est l’élément qui cherche continuellement le niveau le plus profond et ce mouvement correspond à la prise de conscience de la profondeur de la douleur, à l’irréversibilité de la perte. L’Eau coule, stagne mais ne peut naturellement jamais revenir en arrière.

Les méridiens de l’Eau, Rein et Vessie fournissent l’élan vital, la volonté de survivre, mais dans cette phase, le déséquilibre peut amener à un manque de motivation, à l’inactivité, un sentiment d’épuisement qui rend difficile les gestes les plus simples de la vie quotidienne. Alors il peut être utile lors d’une séance de redonner du mouvement, de faire en sorte que l’Eau puisse reprendre son cours et que la personne puisse s’abandonner au flux naturel de la vie, sans peur et avec courage.

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Phase 5 : l’acceptation et l’élément Feu.

C’est la phase conclusive de l’élaboration du deuil, durant laquelle il est possible d’intégrer, intimement la perte, dans sa propre vie. L’être aimé a pris un espace dans une dimension d’intériorité, source précieuse à laquelle on peut puiser pour nourrir le présent et des projets futurs.

Les méridiens de l’élément Feu, dont la fonction spirituelle est le Shen, sont  Cœur et Intestin Grêle. Le concept de Shen est souvent traduit par conscience accompagnée par la capacité à se comporter de manière appropriée, à chaque instant. Le méridien de l’Intestin Grêle a permis l’assimilation de la perte, en transformant le « vide » réel du à la mort en un « plein » intérieur, fait de souvenirs, images, sons et de l’héritage spirituel du défunt. Ces méridiens exprime le retour à la vie pleine, la personne est consciente de pouvoir vivre sa propre vie avec joie tout en acceptant la nostalgie pour l’être aimé disparu.

Comme nous venons de voir dans ce bref aperçu sur l’élaboration du deuil, tous les méridiens énergétiques sont impliqués, la perte d’un être cher implique une multitude d’émotion, de sentiments, la manifestations de comportements et symptômes physiques les plus divers. L’élément qui n’a pas encore été cité mais qui  transversalement est présent durant tout le processus d’élaboration du deuil est le Métal.

Le Métal

Le Métal constitue les limites de la vie et donc de la mort aussi – on vient au monde avec une première inspiration et on le quitte par une dernière expiration – la respiration c’est la vie. L’émotion associée à l’élément Métal est la douleur, elle est présente pendant toute la durée de l’élaboration du deuil avec des variations d’intensité, c’est pourquoi l’énergie de cet élément pourra être présente, voir même constante, Kyo ou Jitsu en relation avec un des méridiens des autres éléments lors des différentes séances.

Il est possible que le méridien du Gros Intestin soit fortement présent, car sa fonction est celle de la séparation, du laisser-aller,  du laisser partir la personne défunte. Lors de l’évaluation énergétique en Hara le méridien de Poumons, dont la fonction est l’apport en énergie vitale KI, pourrait se manifester pour exprimer un déséquilibre dans la capacité d’accueillir l’expérience dramatique de la perte.

En conclusion, il est important de souligner que le praticien est au service de Uke (le recevant) et la relation qui se co-créée dans l’ici et maintenant de la séance de shiatsu est transformante pour les deux participants, dans l’unicité et le respect de chacun.

Vivre le deuil

Quand on parle de deuil, la première image qui vient à l’esprit est celle de la disparition d’un être cher, un père, une mère, un enfant. Ce sont des moments de grande douleur où l’unique désir est celui d’arrêter la roue du temps pour pouvoir plonger au plus profond de la plaie, de se perdre en elle, de devenir la douleur elle-même. On peut aussi désirer retourner en arrière, comme avant, chercher d’effacer la mort, « il ne s’est rien passé! », « il ou elle n’est pas mort/e, ce n’est pas possible! ».

Heureusement, la vie continue, la roue recommence à tourner et nous pousse à reprendre contact avec le monde qui nous entoure. Banalement, la vie et le temps sont nos meilleurs alliés pour prendre soin de notre douleur.

Quand la perte n’est pas élaborée, le flux de  la vie s’arrête. Nous se sommes plus capable d’éprouver de la joie, l’ombre de la mort couvre notre cœur et nous empêche de vivre. Parfois nous pouvons nous sentir « congelés », envahis par le froid de la mort, les émotions disparaissent et nous nous transformons en petits robots qui accomplissent leurs taches quotidiennes, le travail, la famille, les amis, sent rien ressentir, rien ne nous touche plus.

Dans d’autres cas en revanche, nous pouvons être submergés par des sentiments contradictoires, par l’amour pour ceux qui nous ont quitté et en même temps par la colère, une colère inexprimée qui s’accompagne d’un profond sentiment de culpabilité « je ne peux pas être en colère contre celui qui vient de mourir, mais qui m’a abandonné, laissé seul au monde ». Cette colère latente, unie à une perte de sens, peut avec le temps de transformer en dépression.

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Dans ces cas, le soutien d’un travail d’élaboration du deuil devient nécessaire. Durant ce travail, nous rappelons à la conscience le déchirement, la douleur de la perte, le vide. Nous réfléchissons sur la relation que nous avons eu avec la personne décédée, sur ce qu’elle représente pour nous, les moments partagés, son héritage spirituel. Rien n’est laissé à part, même les difficultés, les blessures que nous  avons reçues ou données sont observées, assimilées. Toute chose doit être clarifiée, y compris les non-dits. Ce travail de mémoire et de conscientisation demande du temps et de la douceur, nécessaires pour transformer la perte en richesse. Alors l’être aimé prend son espace dans une dimension intérieure où nous pouvons faire trésor des dons (parfois amers) et des valeurs qui nous ont été transmis. Cet espace devient une précieuse ressource à laquelle nous pouvons puiser dans des moments de difficultés, de besoin de réconfort ou d’orientation, mais aussi dans des moments de joie et de paix pour continuer à nourrir notre intériorité, notre âme.

Le travail du deuil est aussi utile et nécessaire dans beaucoup d’autres situations, par exemple lors d’un divorce, à la fin d’une relation amicale ou sentimentale ou bien encore quand nous affrontons une période de transformation profonde. Les périodes de passage d’un âge à un autre comme celui de l’enfance à l’adolescence, ou bien de l’adolescence à la vie de jeune adulte ou bien encore le passage de la vie active à la retraite, représentent des moments délicats où un certain malaise peut se manifester.  Ce malaise peut se transformer petit à petit en un profond mal-être où se mélangent colère, frustration, peur, sentiment de d’incompétence, voir d’impuissance.

Ces pensées sont envahissantes, elles bloquent toute action et mouvement vital, souvent elles entraînent à l’irascibilité, la nervosité, l’apathie, la baisse de l’estime de soi jusqu’à la dépression. Alors le travail du deuil devient nécessaire pour élaborer la perte d’un état d’insouciance ou de bien-être que nous pensions « permanent », pour accepter la transformation et trouver un nouveau mode d’être au monde. Durant ce travail, nous remercions et laissons aller le passé pour vivre le présent et affronter le futur avec confiance et espoir.

Le deuil nous met en contact avec la douleur, mais cette douleur est un signal fort et clair que nous devons entendre pour transformer nos vies, pour nous transformer et nous réconcilier avec notre intériorité et notre profondeur. La réconciliation, le contact profond avec notre essence propre, nous donne force et courage, nous indique une nouvelle direction, une voie pour vivre pleinement en harmonie avec nous-même et avec les autres.

Le départ

« Tu sais ce que tu laisses, mais tu ne sais pas ce que tu trouves! » Cette phrase met en évidence l’émotion liée au changement: la peur. Ce sont des amis, des collègues ou des membres de la famille qui nous la disent quand nous nous remettons en chemin, laissant derrière nous une situation connue pour un nouveau départ.

« Partir, c’est mourir un peu. »  Ce dicton français illustre comment un départ peut être perçu comme une mort, entendue comme une rupture avec le vieil ordre. Une partie de nous meurt quand nous laissons les amis, les habitudes, les lieux familiers, les schémas mentaux. Le départ demande l’élaborations des émotions liées à la séparation, au changement comme la peur, la tristesse, la douleur. Mais le départ est aussi poteur d’émotions et sentiments positifs comme l’espoir d’un futur meilleur, la promesse du nouveau, de ce qui doit encore advenir et qui nous poussent, nous portent à nous mettre en chemin.

La routine est rassicurante, confortable et c’est un désir profond et archaïque de l’être humain qui le pousse à se fixer quelque part, à s’enraciner pour se sentir protégé, à l’abri de toute menace intérieure et extérieure. Mais les habitudes et les vieux schémas peuvent devenir inutiles, étroits, suffocants, alors on sent le besoin de les rompre, de s’ouvrir à de nouveau mode d’être pour sentir la vie fluire à nouveau, vibrer en nous et en dehors de nous, se découvrir de nouveaux talents, compétences inexprimées et capacités à développer.

Partir, reprendre le chemin signifie de nouvelles possibilité de connaitre le monde, de se révéler à soi-même comme l’illustre symboliquement la carte de l’ermite des tarots de Marseille. Réticent, l’ermite reprend son chemin, il illumine son passé avec sa lanterne, il observe ce qu’il laisse, mais il part, poussé par les circonstances, par le désir de connaissance, par la nécessité de s’isoler pour trouver en lui des réponses à ses questionnements.

Le départ est un début, le commencement de quelque chose de nouveau et si nous ne savons pas où le chemin nous mènera, qu’elle est la voie de notre réalisation, le courage, la confiance, la foi nous soutiennent pour pouvoir le vivre pleinement et consciemment.

Si vous êtes sur le point de partir, je souhaite le le courage et la confiance vous accompagne où que vous alliez l’important n’est pas le départ, ni l’arrivée, l’important est de se mettre en chemin.

Courtesy of Achim Bongard – Pexels

La chaleur

L’hiver tire à sa fin, mais durant la froide saison, nous recherchons naturellement le réconfort dans la chaleur d’une tasse de thé bien chaude, de soupes variées, de “confort-food” qui puisse nous transmettre la chaleur non seulement physique mais également affective. La chaleur affective nous la trouvons quand nous sommes proches de personnes chaleureuses, qui nous font sentir à l’aise et auprès desquelles nous pouvons finalement nous détendre, nous laisser aller et exprimer librement. Nous rencontrons aussi des personnes qui comme l’hiver sont froides voir glaciales. Le froid évoque une certaine rigidité que nous associons à une structure mentale coupante comme la lame d’un couteau. Cette froideur nous empêche de nous mettre à nu, sans protection car nous avons peur d’être jugé ou blessé.
La parole chaleur évoque en moi l’image d’un feu de camp autour duquel on peut se retrouver pour partager histoires et expériences; cette chaleur rapproche les personnes et les âmes, on se sent accueilli, une belle atmosphère d’ouverture se crée, on se sent bien autour du feu, on fait partie d’une communauté. En mettant en commun ses propres expériences, émotions, douleurs, les barrières tombent, nous pouvons déposer les armes et les défenses que nous avons construites au cours des ans, un espace se crée où nous pouvons nous sentir ouverts, plus libres d’accueillir le nouveau et de nous révéler à nous-mêmes.

feu_de_campDans mon travail d’accompagnante en relation d’aide, la chaleur est accueil, écoute et pour transmettre cette chaleur, il m’est nécessaire de cultiver mon feu intérieur; ce n’est pas un hasard si on parle de feu sacré quand une personne fait son travail avec passion. Mais, qui oriente sa chaleur vers l’extérieur peut se sentir exténué, aride – en anglais on parle justement de syndrome de burn-out (qui se manifeste en un lent processus de décadence psychophysique due à un manque d’énergie et à la capacité de se décharger du stress accumulé. Le terme burn-out signifie littéralement “se brûler”) – la personne affecté par ce syndrome n’est plus que cendres froides et n’est plus capable d’aider personne.
Selon Henri Nouwen, la vie spirituelle consiste à prendre soin de son propre feu sacré, du feu intérieur. Il existe plusieurs façon de vivre sa propre spiritualité, chacun de nous a sa manière et ses pratiques pour nourrir son âme. Le contact avec la Nature et me sentir une partie de cette Nature est pour moi d’un grand soutien; la méditation est une autre pratique, je m’assois et porte mes mains l’une sur l’autre, je ferme les yeux et écoute ma respiration, la respiration, l’air que j’inspire et j’expire nourrit mon feu. A chaque respiration j’imagine qu’une lumière me connecte avec l’Univers, le Cosmos et je sens une chaleur bénéfique me pénétrer et me réchauffer.

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Dans la tradition ayurvéda, la chaleur, le feu réside dans le 3ème chakra, à la hauteur du plexus solaire et l’élément qui lui est associé est l’air, le sentiment qui lui est associé est la foi. La foi en soi, du Divin présent en nous et en dehors de nous et c’est justement cette connexion qui me permet de me sentir reconnaissant lors du partage de cette chaleur, sans me sentir lésée. Au contraire, c’est l’inverse qui se produit, la chaleur se développe, s’auto-alimente au contact des autres. La chaleur circule dans le groupe, le courant se fait plus fort et une atmosphère joyeuse se crée. Alors au cœur du groupe chaleureux, les paroles ne doivent plus être mesurées et pensées, la bienveillance règne, amicale et chacun se sent à sa place et à le droit d’être lui-même, pleinement accepté tel qu’il est.

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Inspiré par l’ange de la chaleur de Anselm Grun – Petit traité de spiritualité au quotidien – Éditions Albin Michel

 

Le flux de la vie

S’abandonner, se laisser aller, l’expression évoque en nous une grande passivité: celui qui ne réussit pas à donner activement une forme à sa vie se laisse aller à son propre destin, renonçant à soi-même Ce n’est pas ce que nous voulons signifier quand nous disons s’abandonner, cela signifie s’engager.

Celui qui plonge dans le flux de la vie, dans son mouvement perpétuel, ne reste pas en retrait, il ne se tient pas désespérément à l’image qu’il a de lui-même, mais il apprend à laisser aller ses attachements, ses habitudes, son succès, son ego. L’individu attaché à n’importe qu’elle dépendance en devient son prisonnier. Il réduit le champ de ses possibilités, il se ferme au nouveau, à l’imprévu.

La posture mentale de l’abandon à la vie, demande une grande confiance et une liberté intérieure qui redonnent la possibilité de vivre, de goûter pleinement la vie. Une petite histoire illustre bien comment sans l’abandon il est impossible de jouir de la vie : un petit enfant voit une carafe de verre remplie de noix. Il y plonge sa main pour prendre autant de noix que sa main lui permet. Mais c’est justement le poing fermé sur les noix qui empêche l’enfant de sortir sa main par le goulot de la carafe. Alors il lui faut laisser les noix et les prendre une par une et les manger.

L’image du fleuve illustre aussi la fatigue de celui qui nage à contre-courant ou qui s’agrippe à quelques branches sur le bord de la rivière, alors qu’il pourrait jouir de son bain en se laissant porter par le courant.

L’abandon signifie liberté, nous ne dépendons plus de ce que les autres s’attendent de nous, d’être reconnu, mais nous entrons en contact avec notre essence profonde, avec notre soi authentique. C’est pour cela qu’il faut renoncer à nos attachements, à nos peurs, préoccupations et sentiments dépressifs. Beaucoup de personnes sont attachées à leurs blessures, elles les utilisent pour rendre coupable qui les a fait souffrir ou bien elles ne savent pas se comporter autrement, attachées à de vieux schémas comportementaux ou bien encore elles croient que ce sont ces blessures qui les rendent vivantes,  elles ont peur d’aller bien, de « guérir », mais ainsi faisant elle ne vivent pas vraiment et génèrent douleur et souffrances.

Celui qui est centré sur lui-même, se laissant porter par le flux de la vie, a la capacité de rester serein dans l’agitation que les médias transmettent, il ne se laisse pas influencer par les chroniques préoccupantes, il répond avec sérénité aux critiques et aux refus, il ne se sent pas menacé parce que simplement il sait qu’il est connecté au Tout, il est conscient qu’il fait partie de l’Univers, entre Terre et Ciel, qu’il appartient à un système naturel plus ample et sur lequel il ne peut exercer aucun contrôle. En outre il sait qu’il peut vivre en pleine conscience et que personne ne peut lui enlever sa « vérité ».

Cette sérénité, ce n’est pas l’impassibilité. L’impassibilité est le résultat d’une discipline intérieure ; qui reste impassible ne laisse pas transparaitre ses troubles intérieurs et préoccupations, il réussit à contenir et à maitriser ses émotions. Apprendre le détachement est une pratique bien différente, elle permet d’observer les évènements avec une certaines distances, sans se faire happer,  d’avoir une vision plus ample des situations ; ainsi on perd le besoin de vouloir toujours avoir raison parce que nous sommes conscients que la vérité est insaisissable. Quand nous discutons, les connaissances que nous avons de la vérité sont toujours relatives, il y a toujours plusieurs points de vue et la vérité peut justement se trouver entre ces points de vue antagonistes.

Je souhaite que l’abandon au flux de la vie vous aide à ne pas vous concentrer sur vos propres pensées dans vos têtes et dans votre mental, mais d’écouter ce que votre cœur vous dit.

 

L’ ange de l’abandon à la vie est l’ange n. 16 de  Ansel Grün, Petit traité de spiritualité au quotidien  – Editions Albin Michel

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Le contact avec la Nature est une bonne pratique pour laisser aller le mental et écouter son cœur.  Il suffit de regarder le ciel la nuit et d’observer la voute céleste et les étoiles. Le matin vous pouvez sourire au soleil qui se lève ou bien regarder les arbres, écouter les oiseaux. Prenez 5 minutes pour respirer plus lentement, faites une ballade à pied et vous pourrez percevoir votre connexion avec la Nature,

Légèreté du toucher

heart_chinese_characterQuand j’ai commencé ma formation de praticienne shiatsu, je me préoccupais beaucoup de la qualité de mon toucher, si la pression était trop forte, si je faisais mal, si j’étais trop envahissante, si le traitement soulageait les tensions. Durant les premiers séminaires, mes compagnons de cours me répondaient que la qualité du « con-tact » était une belle présence, pénétrante, légère. Légère, et moi qui associais l’efficacité du traitement shiatsu à une forte pression, à une présence très physique de mon pouce, de mon coude ou de mon genou; le feed-back de mes compagnons de cours, me déstabilisait.

Avec les années, cette question a perdu sa centralité, la conscience de son propre toucher, de son propre style de shiatsu se construit au fil de la formation et continue avec la pratique professionnelle. Or le point le plus important est que le shiatsu est une approche holistique de la personne qui est considérée dans sa globalité, au niveau physique (la présence du toucher, de la main sur le corps du recevant), émotif/mental (l’écoute et la conscience de la communication non verbale, la présence mentale de l’opérateur), spirituel (la rencontre de deux mondes intérieurs, la conscience de la connexion avec l’Univers).

Je reprends donc chacun de ces niveaux d’intervention:

* au niveau physique, la légèreté du toucher dépend du poids du corps détendu. Si le praticien applique une certaine force par exemple pour détendre un muscle, la pression exercée va certainement être perçue comme importante, libératrice de tensions, mais alors ce n’est plu du shiatsu. Le shiatsu c’est « être et ne pas faire », alors la légèreté est suivre le parcours du méridien à traiter, en se laissant guider par ses mains, son corps, dans un mouvement fluide et détendu.


* Au niveau émotif/mental, la préoccupation appesantit les mouvements et le corps. Dans la préoccupation, le traitement devient un « faire », une suite de techniques alors que nous sommes perdu dans nos propres pensées – « Est-ce que c’est la bonne pression?  Je suis le parcours du méridien? Est-ce que je fais du bon boulot? Nous ne sommes plus dans l’écoute, instrument fondamental pour nous synchroniser aux exigences du patient et adapter au mieux le traitement.

La légèreté, nait de l’harmonie intérieure, de l’unité que nous formons avec nos incertitudes, nos erreurs, hésitations, mais aussi de l’unité que nous formons avec le patient en modulant et en réglant la pression et le rythme du traitement en suivant ce que nous sentons avec nos mains, notre regard, nos mains, notre position mentale est libre de toute préoccupation, de pensée liées à la performance.

* A un niveau spirituel, nn toucher léger, n’est pas un toucher superficiel, ni une caresse, ni un effleurement. Le toucher léger, est léger parce que le praticien a l’âme légère, il a développé durant ses années de pratique une profonde connaissance de la condition humaine e de sa connexion avec la Nature et le Divin.

J’associe la légèreté au méridien du cœur. L’émotion qui correspond à ce méridien est la joie et dans la joie il n’y a pas de lourdeur, c’est un mouvement rapide, léger, en expansion comme le rire qui est l’expression émotive liée au méridien du cœur. Le rire c’est contagieux, il se partage, il se propage. Grâce à l’humour, le praticien ne se prend pas trop au sérieux, il ne se croit pas un guérisseur omnipotent, mais il est en contact avec le patient, le soutient en étant avec lui, en partageant des moments affectifs intenses, en le soutenant dans son processus d’activation de ses ressources intérieures pour retrouver un état bien-être optimale.

Pour conclure, je pense que rire, outre à libérer physiquement les tensions, est une bonne pratique pour s’accepter tel que nous sommes, avec nos lumières et nos ombres, parce qu’un praticien « entier » est certainement un praticien capable d’accepter les ombres et les lumières de ses patients et d’en rire avec lui.

Bonne pratique!

Vous pouvez vous entrainer en regardant cette vidéo tournée dans le métro de Berlin.

La légèreté

Quand je me suis décidé à écrire un blog, je m’étais donné comme objectif, d’écrire une fois par semaine, puis assez rapidement une fois par mois. Je n’écris pas depuis le mois de juin, je me rends compte qu’écrire mensuellement demande une constance et une attention que je n’ai pas. Je pourrais être dure envers moi-même, me reprocher de ne pas avoir respecté la règle que je m’étais donnée, avec pour résultat d’abaisser radicalement mon estime de moi (elle n’est déjà pas au sommet), d’alimenter mes peurs et de bloquer toute spontanéité et mouvement vital.

Cette dureté nait du fait que je prends les choses au sérieux, la conséquence directe de ce sérieux est que je n’ai pas le sens de l’humour, ni de l’autodérision et je suis plutôt susceptible, par contre je suis une personne fiable. Quand je me donne un objectif ou rencontre un obstacle, j’ai tendance à prendre le taureau par les cornes, je m’applique corps et âme à résoudre la situation, à aller jusqu’au bout. C’est parfois la bonne stratégie, le courage et la force me sont bien utiles, mais en revenant au fait – « Mince, ça fait 3 mois que je n’ai pas écrit, je suis un vrai désastre, je ne réussis même pas à tenir les objectifs que je me suis fixée… » et bien le courage et la force ne servent pas à grand-chose, j’aurais alors bien besoin de légèreté. Avec les années, j’ai appris que la légèreté ne signifie pas être superficiel, mais redonner aux évènements leur juste dimension.

La légèreté dans la relation avec nous-mêmes est bien utile, beaucoup de personnes sont très sévères avec elles-mêmes, elles ne se pardonnent pas d’avoir encore des défauts. Elles entreprennent avec constance et sérieux une vraie bataille pour s’en débarrasser. Mais plus elles luttent, plus ces défauts se renforcent, alors elles décident d’user d’encore plus de rigueur, une attention de chaque instant ou bien elles abandonnent la lutte, démoraliser de ne pouvoir arriver à bout de leurs tâches. Ce que la légèreté souhaite nous enseigner est une autre manière de faire, une nouvelle stratégie, celle de l’humour. Si nous retombons dans nos travers, n’en faisons pas une tragédie, nous pouvons accepter notre condition humaine, d’êtres imparfaits.

Les questions que nous pouvons nous poser sont:  » Pourquoi ou pour qui je veux être parfait? », « A qui appartiennent les objectifs que je me donnent, sont-ils miens ou bien je mets la barre toujours plus haut pour faire plaisir à quelqu’un d’autre que moi? ». Le désir de perfection correspond à un désir d’être aimé, reconnu par nos parents, nos pairs, mais qui d’autre que nous-mêmes peut nous aimer, tel que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, nos forces et nos faiblesses. Souvent ce sont justement ces défauts et ces faiblesses qui nous rendent aimables. Nos défauts sont l’expression de notre vulnérabilité et c’est cette vulnérabilité qui permet à toute personne d’entrer en relation avec l’autre, elle nous rend attachants alors peut s’établir une relation de collaboration, de soutien, de partage.

Nous accepter pour ce que nous sommes nous rend léger, capable de dépasser les échecs parce que la légèreté nait aussi de la confiance, elle permet d’aller de l’avant, conscient que l’on apprend aussi de ses propres erreurs et forts de cet apprentissage nous sommes plus à même d’accepter les fautes et les erreurs des autres car nous partageons la même condition. Être léger, signifie rendre les armes, d’arrêter de lutter pour jouir simplement de la légèreté d’Être.

La légèreté est l’ange numéro 20 du livre de Anselm Grün – Petit traité de spiritualité au quotidien – Éditions Albin Michel

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Le papillon représente souvent la légèreté. Dans l’art délicat de la peinture japonaise on peut aussi observer la légèreté du geste de l’artiste. Plonger son regard, s’immerger dans la beauté d’une œuvre ou d’un spectacle naturel, est une bonne pratique pour alléger le corps et l’esprit.

Le courage

Courage de corticum = cœur: Fermeté, force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles : Avoir du courage. Ardeur mise à entreprendre une tâche : Travailler avec courage. Force, énergie et envie de faire une action quelconque : N’avoir pas le courage de se lever.

Voici ce que l’on trouve sur le Larousse. Le cœur pour la médecine traditionnelle chinoise est le siège de la conscience, un homme conscient n’est pas téméraire face aux dangers, il ne désire pas apparaître à tout prix comme courageux ou fort comme le fait aussi l’audacieux, il reconnait le danger, il connait la peur et malgré les difficultés et l’effort, il poursuit son chemin.

Il faut beaucoup de cœur, de conscience pour affronter une situation douloureuse et ne pas être abattu, rester entier et persévérer sur son propre chemin. La douleur physique ou morale peut faire perdre toute lucidité, alors il faut toute la chaleur du cœur pour ne pas nous abandonner au désespoir, donner un sens aux événements, mûrir, grandir. Un peu comme les héros des contes de fées qui, sur leur chemin rencontrent toutes sortes de monstres, dragons, sorcières et événements effroyables, mais poursuivent leur quête pour devenir un homme ou une femme accompli/e, réalisé/e.

Il y a une forme de courage plus subtile, plus « cachée »  ce qui ne veut pas dire de moindre valeur, au contraire c’est peut-être parce qu’il exige une attention quotidienne et donc constance que c’est une forme de grand courage, c’est le courage d’être soi-même.

Chacun de nous porte un masque, C.G. Jung l’appelle « persona », D. Winnicott « faux Self », c’est un masque social qui protège des blessures, c’est une barrière entre moi et l’autre, moi et les autres, c’est une stratégie d’adaptation aux requêtes de  extérieur. Souvent dans nos relations intimes, en famille, avec des amis nous oublions d’enlever ce masque et de nous montrer pour ce que nous sommes,  peut-être parce que c’est au travers de nos relations familiales que nous l’avons construit ou bien par habitude, par peur.

Nous avons peur d’être jugé, blessé, mal compris, abandonné, mal aimé et nous gardons le masque et nous pensons qu’il nous protège, que l’autre ne peut pas voir ce que nous voulons cacher. Au contraire, l’autre, subtilement, perçoit le masque et sous le masque, la blessure. C’est justement le masque qui rend visible la blessure, souvent nous ne sommes pas prêts à la voir, ni à être vus. Aucune relation intime ne peut être vraie si nous nous cachons. Le masque crée incompréhension, conflit ou distance, il éloigne l’ami, le conjoint.

Le courage, c’est s’accepter comme on est (comme on naît) avec ses défauts et ses qualités, ses forces et ses faiblesses, c’est enlever le masque, pas toujours, pas avec tout le monde, mais si nous voulons vivre des relations pleines et authentiques, alors nous avons besoin de courage pour nous montrer « nus », tels que nous sommes. L’acceptation de nous-mêmes transforme la peur en douceur, en amour (c’est toujours une affaire de cœur) qui illumine toutes relations et peut-être aide l’autre, lui aussi à enlever son masque pour poursuivre son chemin de pleine conscience.

L’ange du courage est l’ange n. 18 du livre de Anselm Grün – Petit traité de spiritualité au quotidien – Editions Albin Michel

Les tricheurs de Marcel  Carné (1958)

Jacques Charrier et Pascale Petit portent leurs masques, jeu dangereux pour ces jeunes adultes qui les poussera au drame.

L’incompris de Comencini (1966) – version italienne

Andrea, pour protéger son père, porte le masque du gentil garçon,  du fils courageux  » Mi fa piacere questo tuo coraggio » (ça me fait plaisir que tu te montres courageux).