Le flux de la vie

S’abandonner, se laisser aller, l’expression évoque en nous une grande passivité: celui qui ne réussit pas à donner activement une forme à sa vie se laisse aller à son propre destin, renonçant à soi-même Ce n’est pas ce que nous voulons signifier quand nous disons s’abandonner, cela signifie s’engager.

Celui qui plonge dans le flux de la vie, dans son mouvement perpétuel, ne reste pas en retrait, il ne se tient pas désespérément à l’image qu’il a de lui-même, mais il apprend à laisser aller ses attachements, ses habitudes, son succès, son ego. L’individu attaché à n’importe qu’elle dépendance en devient son prisonnier. Il réduit le champ de ses possibilités, il se ferme au nouveau, à l’imprévu.

La posture mentale de l’abandon à la vie, demande une grande confiance et une liberté intérieure qui redonnent la possibilité de vivre, de goûter pleinement la vie. Une petite histoire illustre bien comment sans l’abandon il est impossible de jouir de la vie : un petit enfant voit une carafe de verre remplie de noix. Il y plonge sa main pour prendre autant de noix que sa main lui permet. Mais c’est justement le poing fermé sur les noix qui empêche l’enfant de sortir sa main par le goulot de la carafe. Alors il lui faut laisser les noix et les prendre une par une et les manger.

L’image du fleuve illustre aussi la fatigue de celui qui nage à contre-courant ou qui s’agrippe à quelques branches sur le bord de la rivière, alors qu’il pourrait jouir de son bain en se laissant porter par le courant.

L’abandon signifie liberté, nous ne dépendons plus de ce que les autres s’attendent de nous, d’être reconnu, mais nous entrons en contact avec notre essence profonde, avec notre soi authentique. C’est pour cela qu’il faut renoncer à nos attachements, à nos peurs, préoccupations et sentiments dépressifs. Beaucoup de personnes sont attachées à leurs blessures, elles les utilisent pour rendre coupable qui les a fait souffrir ou bien elles ne savent pas se comporter autrement, attachées à de vieux schémas comportementaux ou bien encore elles croient que ce sont ces blessures qui les rendent vivantes,  elles ont peur d’aller bien, de « guérir », mais ainsi faisant elle ne vivent pas vraiment et génèrent douleur et souffrances.

Celui qui est centré sur lui-même, se laissant porter par le flux de la vie, a la capacité de rester serein dans l’agitation que les médias transmettent, il ne se laisse pas influencer par les chroniques préoccupantes, il répond avec sérénité aux critiques et aux refus, il ne se sent pas menacé parce que simplement il sait qu’il est connecté au Tout, il est conscient qu’il fait partie de l’Univers, entre Terre et Ciel, qu’il appartient à un système naturel plus ample et sur lequel il ne peut exercer aucun contrôle. En outre il sait qu’il peut vivre en pleine conscience et que personne ne peut lui enlever sa « vérité ».

Cette sérénité, ce n’est pas l’impassibilité. L’impassibilité est le résultat d’une discipline intérieure ; qui reste impassible ne laisse pas transparaitre ses troubles intérieurs et préoccupations, il réussit à contenir et à maitriser ses émotions. Apprendre le détachement est une pratique bien différente, elle permet d’observer les évènements avec une certaines distances, sans se faire happer,  d’avoir une vision plus ample des situations ; ainsi on perd le besoin de vouloir toujours avoir raison parce que nous sommes conscients que la vérité est insaisissable. Quand nous discutons, les connaissances que nous avons de la vérité sont toujours relatives, il y a toujours plusieurs points de vue et la vérité peut justement se trouver entre ces points de vue antagonistes.

Je souhaite que l’abandon au flux de la vie vous aide à ne pas vous concentrer sur vos propres pensées dans vos têtes et dans votre mental, mais d’écouter ce que votre cœur vous dit.

 

L’ ange de l’abandon à la vie est l’ange n. 16 de  Ansel Grün, Petit traité de spiritualité au quotidien  – Editions Albin Michel

 IF

 

Le contact avec la Nature est une bonne pratique pour laisser aller le mental et écouter son cœur.  Il suffit de regarder le ciel la nuit et d’observer la voute céleste et les étoiles. Le matin vous pouvez sourire au soleil qui se lève ou bien regarder les arbres, écouter les oiseaux. Prenez 5 minutes pour respirer plus lentement, faites une ballade à pied et vous pourrez percevoir votre connexion avec la Nature,

La séparation

Samedi dernier, j’étais prête à écrire l’article de la semaine mais j’ai remis au lendemain l’écriture et une semaine entière est passée.

J’ai hésité entre écrire ce que j’avais « choisi » samedi dernier, la gaieté sereine que j’ai appelé à mon secours durant cette semaine froide et grise ou bien écrire quelque chose de nouveau. En fait le choix est simple, aujourd’hui est un autre jour, ce qui est passé est passé, alors voyons que qui affleure et accueillons le nouveau…

Oui, affleure! Parce que le choix de l’argument se fait après un moment de recueillement, de retrait en moi-même; je me pose, j’écoute et choisis un numéro ente 1 et 50, le premier qui me vient à l’esprit est l’argument de la semaine, ce numéro est l’ange du livre d’Anselm Grün. Aujourd’hui c’est le numéro 25, la séparation. Je me rends compte que le procédé est un peu « new age », mais je vous assure que jusqu’à présent, l’ange ainsi choisi a toujours été utile et résonne de près ou de loin à quelques situations de ma vie quotidienne.

La séparation est toujours douloureuse, souvent inévitable, elle fait partie du cycle de vie. Notre naissance est notre première séparation, notre premier grand traumatisme, transformation. C’est douloureux pour le nouveau-né qui quitte le milieu protégé, aquatique et chaud du ventre maternel pour un monde nouveau, bruyant et lumineux. La mère aussi expérimente la séparation, de fille elle devient mère, elle doit laisser aller l’image rêvé de son enfant pour accueillir l’enfant réel. La naissance est le début du cycle de vie qui est jalonné par de nombreuses séparations.

Qui ne s’est pas séparé de sa propre enfance aura toujours des revendications infantiles. Qui ne s’est pas séparé de son adolescence restera prisonnier de ses illusions. Nous devons élaboré le deuil de notre jeunesse si nous voulons devenir adultes, de notre vie de célibataires si nous voulons nous marier, pour les femmes de notre capacité à procréer quand la ménopause arrive, de notre force quand nous vieillissons.

En pensant au cycle de vie et aux relations de famille, l’adolescence est emblématique: les parents « suffisamment bons » comme dirait Winnicott, ont la difficile tâche de favoriser la séparation des enfants. Le parent, en laissant aller l’image de l’enfant dépendant, qui a besoin de soins et d’attentions, crée un espace intérieur et extérieur où l’adolescent peux expérimenter liberté, autonomie et indépendance. C’est une période délicate pour les parents mais aussi pour les adolescents qui doivent laisser aller l’image rassurante du parent protecteur, compétent, qui sait tout sur tout et avoir confiance en ses propres ressources intérieures, avoir le courage d’aller vers son propre futur et les défis de la vie. Malheureusement quand un parent ne se sépare pas de son enfant, il le maintient dans un état infantile où il ne peut pas développer son estime de soi, ses compétences, d’une certaine manière il ‘l’empêche de devenir pleinement adulte.

La séparation ne concerne pas seulement les relations et les personnes, pour pouvoir vivre pleinement ici et maintenant, nous devons aussi nous séparer de certains nos schémas mentaux. Il est important d’être conscient de ses propres blessures, de ses fausses croyances pour s’en libérer. Par exemple, je suis une perfectionniste, d’une certaine manière c’est une qualité qui me pousse à vouloir faire toujours mieux, avec application, mais le revers de la médaille est le contrôle continu que je tends à exercer sur les personnes, les situations, les émotions, c’est un travail exténuant! Exténuant car il me faut être vigilante et être parfaite, la meilleure. Enfant c’était aux yeux de mon père, de mes institutrices à l’école, aujourd’hui, quand je retombe dans mes « pièges », c’est aux yeux de toute personne représentant une autorité. C’est un cercle vicieux, les situations font émerger de vieilles blessures qui activent le schéma du perfectionnisme et ainsi de suite. Pour d’autres personnes, le mécanisme peut être la recherche d’amitiés ou de chefs qui les dévaluent comme le faisaient leurs parents, ainsi ils ont la preuve qu’ils ne valent pas grand chose et en continuant à se blesser, ils renforcent une image négative d’eux-mêmes.

La pratique de la pleine conscience, s’arrêter, observer les vieux schémas peut aider à se séparer de notre passé et des vieux mécanismes nocifs, ainsi nous libérons notre mental, nous commençons à nous aimer et nous pouvons exprimer toutes les possibilités qui sont en nous, pour créer un espace intérieur pour le neuf, l’imprévu, l’inattendu.

La séparation est l’ange n.25 du livre « Petit traité de spiritualité au quotidien » Anselm Grün – Editions Albin Michel

Pourquoi ce blog

Cela fait au moins 3 ans que l’idée d’écrire un blog occupe mon esprit. J’en ai eu l’idée en regardant le film Julie et Julia. La jeune actrice, co-interprète du film, décide d’écrire un blog pour raconter, jour après jour ses expériences culinaires. Chaque jour elle cuisine, prépare, vit une recette écrite par Julia/Meryl Streep, fameuse chef des années ’60 rendue célèbre par un programme télévisuel. Le film est bien écrit, amusant et fait résonner en moi cette idée d’écrire ma propre expérience. A l’époque, je re-lisais « Petit traité de spiritualité au quotidien » d’Ansel Gruen, ce livre a un effet rassurant et confortant, un vrai baume pour le corps et l’esprit et je me suis dis que je pouvais faire la même chose que Julie dans le film: mettre en pratique chaque semaine une vertu, un ange cité dans le livre di A. Gruen et partager cette expérience sur un blog.

J’ai bien écrit « ange » car le « Petit traité de spiritualité au quotidien » décrit, illustre 50 vertus, énergies ou anges, presque une par semaine. L’idée est donc de mettre en pratique, d’observer pendant une semaine cette vertu. L’attention focalisée pendant une semaine sur une qualité peut être un bon instrument pour se connaitre, pour prendre soin de soi, une pratique de pleine conscience, de vision en profondeur, pour arriver à la racine du mal-être et pour transformer la douleur, la souffrance en une leçon pour mieux vivre et d’une certaine manière guérir.

Bref, l’idée m’enthousiasmait, il ne restait plus qu’à écrire, à me lancer… « Je vais le faire demain »… « Aujourd’hui, je n’ai pas le temps, je m’y mets le week-end prochain »… Et les semaines passent, les mois, les années…

En février, je me suis finalement décidée à écrire  et je l’ai fait en italien, mais je suis aussi française alors je prends aussi le temps d’écrire une version française. Je pensais à une traduction des « articles » de l’italien au français, mais je me rends compte que ce ne sera pas tout à fait une traduction.

Alors je vous souhaite bonne lecture et surtout bonne pratique!